L’INDIVIDU SOCIAL
Le terme individu (du latin individuum qui veut dire corps indivisible), a une signification au sens large, « tout être formant une unité distinct, dans une série hiérarchique, formée de genre et d’espèce »[1]. Le terme se dit aussi d’une personne que l’on ne veut ou que l’on ne peut pas nommer, membre d’une collectivité humaine, l’unité dont se compose la société[2]. Individu reste le terme attribué à tout être humain, indépendamment de l’âge car « on ne sait pas à quel âge commence la vieillesse, comme on ne sait pas où commence la richesse »[3].
La sociabilité de l‘individu lui permet de vivre en liberté dans le milieu social où il demeure, bien que c’est une « qualité de l’individu qui aime, recherche et noue facilement des contacts sociaux »[4]. L’amour de l’individu envers les autres dans une société, peut être illustré par un couple qui se révèle le résultat d’un marché concurrentiel, chacun ayant trouvé sa chacune en la comparant aux autres.[5] Dans le couple, nous montre Michel HOUELLEBECQ, « il faut que chacun se montre attractif pour l’autre, sans peine de le perdre »[6]. Si l’individu a réellement de l’amour, qu’est-ce qui causerait le déclanchement de la guerre, des violences ? Chaque individu pense à son corps vivant, nous l’affirme Marlaeu-Ponty, « l’enregistrement des choses dans notre corps, la vertigineuses proximité de l’objet, la solitude de l’homme et du monde »[7].
La conception de l’individualité emprunte souvent le modèle du vivant et de sa finalité interne. On a donc trois principales caractéristiques d’un individu vivant : l’unité organique, l’unité génétique et l’inscription dans une histoire moléculaire.[8] La notion d’individu conduit alors à trois types de problèmes philosophiques extrêmement compliqués : le premier est la nature du principe d’individuation, le second problème est ontologique tandis que le troisième type de problème est épistémologique.[9] L’individuation est définie comme le résultat des processus qui conduisent l’individu à construire un sentiment d’identité en exprimant des différences et similitude entre lui-même et autrui, par intermédiaire des renforcements positifs et négatifs d’autrui, de la comparaison sociale et de la distinction sociale.[10]
L’individu en tant que social, doit se mêler dans les coutumes de son entourage. Pour ce, il doit être formé par ceux et celles qui ont bien de l’expérience que lui, mais « ce n’est que dans la mesure où les maîtres auront appris à découvrir à leur tour par leurs élèves »[11]. On ne peut faire avancer la science, en plus d’un cas, qu’à condition de faire communiquer des théories opposées, qui se sont souvent constituées les unes contre les autres »[12]. Et comme la raison est impersonnelle, « la vie morale implique un renoncement de l’individu à son individualité sensible qui le sépare des autres hommes et l’oppose à eux »[13].
Chaque société a un problème connexe concernant l’économie car
chaque mode de reproduction comporte deux classes : celles exploiteuses,
politique et économiquement dominante, et celle exploitée, dominée et
idéologiquement assujettie.[14]
Pour la solution du problème capital et suprême, J. GUITTON montre comment les
initiatives de la raison de l’individu en tant qu’homme préparent l’accueil de
la révélation, et c’est alors les données chrétiennes qui fournissent les
clartés nouvelles, soulageantes et stimulantes.[15]
Thomas MALTHUS prévoyait que « la croissance démographique mettrait à rude
épreuve les ressources mondiale et entraînerait pauvreté et famine sur une
grande échelle »[16].
Mais lui en disant cela, il n’avait pas prévu la révolution industrielle qui
conduisit à l’urbanisation accrue et à la diminution des famines.[17]
Ainsi, « tout nouveau-né devient un consommateur qui grève les ressources mondiales, mais peut contribuer à augmenter le bien être commun en exerçant ces capacités »[18].
Le progrès de l’activité interne de l’individu peut sembler inexplicable s’il n’y a en lui une loi qui la dépasse et à laquelle il obéit pour se dépasser lui-même. Cette loi absolue est le principe de tout jugement Vrai, est Dieu, le Verbe qui éclaire tout individu pensant, venant en ce monde.[19] Mettre les choses et les astres à distance, c’est les faire rayonner en réduisant les risques de rivalité. « Une chose ou un être ne se donne à voir comme phénomène que lors que les autres sont assez distants, mais également présents, pour que cette chose ou cet être puisse apparaître »[20].
BIBLIOGRAPHIE :
1.
XXX, Dictionnaire Le Petit Robert 1, dir. A.
REY et J. REY DEBOVE, Dictionnaires Le Robert, Paris 1984.
2.
XXX, Les Notions Philosophiques. Dictionnaire,
dir. S. AUROUX, t. 1, P.U.F., Paris 1990.
3.
XXX, Dictionnaire de Psychologie, dir. R.
DORON et F. PAROT, QUADRIGE/PUF, Paris 1991.
4.
XXX, La Compétition, mère de toutes choses,
dir. J. M. PELT, Editions de l’Emmanuel, Lyon 2008.
5.
ALAN J.,
YUNUS M., Vers un monde sans pauvreté,
Edition Jean-Claude Lattès, s.l. 1997.
6.
BELLONCLE G.,
La question éducative en Afrique noire,
Ed. S.A, s. l. 1984.
7.
BOURDIEU P., Questions de sociologie, Les Editions de
Minuit, Paris 1984.
8.
CHATELET F., La philosophie et l’histoire, HACHETTE
Littératures, Paris 20001
9.
FONTAIN P., Le fini et l’absolu, TEQUI, Paris 1990.
10. VERNEAUX R., Histoire de la philosophie contemporaine,
BEAUSCHNE, Paris 196016
11. STAUDIGI M.,
« L’Europe et des violences », in Revue
philosophique de Louvain, t. 109, n° 1 (2011), pp. 108 – 136.
[1] XXX, Dictionnaire Le Petit
Robert 1, dir. A. REY et J. REY DEBOVE, Dictionnaires Le Robert, Paris
1984, p. 991
[2] Cf. Ibid.
[3] P. BOURDIEU, Questions de
sociologie, Les Editions de Minuit, Paris 1984, p. 143
[4] XXX, Dictionnaire de Psychologie,
dir. R. DORON et F. PAROT, QUADRIGE/PUF, Paris 1991, p. 667
[5] Cf. XXX,
[6]Ibid.
[7] M. STAUDIGI, « L’Europe et des violences », in Revue philosophique de Louvain, t. 109,
n° 1 (2011), p. 109
[8] XXX, Les Notions Philosophiques.
Dictionnaire, dir. S. AUROUX, t. 1, P.U.F., Paris 1990, p. 1272
[9] Cf. Ibid.
[10] Cf. XXX, Dictionnaire de
Psychologie, cit., p. 376
[11] G. BELLONCLE, La question
éducative en Afrique noire, Ed. S.A, s. l. 1984, pp. 45 – 46.
[12] P. BOURDIEU, Op. Cit, p. 24
[13] R. VERNEAUX, Histoire de la
philosophie contemporaine, BEAUSCHNE, Paris 196016, p. 93
[14] Cf. F. CHATELET, La philosophie
et l’histoire, HACHETTE Littératures, Paris 20001, pp. 310 –
311.
[15] Cf. P. FONTAIN, Le fini et
l’absolu, TEQUI, Paris 1990, p. 209
[16] J. ALAN, M. YUNUS, Vers un monde
sans pauvreté, Edition Jean-Claude Lattès, s.l. 1997, p. 286
[17] Cf. Ibid.
[18] Ibid.
[19] Cf. R. VERNAUX, Op. .Cit.,
p. 94
[20] XXX, La compétition, cit. p. 138
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