COMMENTAIRE SUR ARISTOTE,
Ethique à Nicomaque, Livre II, Chap. Ier, 3 et 4.
Thème
L’acquisition des vertus morales.
Thèse
Les vertus peuvent être acquises par la pratique.
Problématique
Comment peut-on acquérir les vertus à condition de les perfectionner par
l’habitude.
Les enjeux
- Comment est-ce que les vertus peuvent
être acquises ?
- Ne sont-elles pas acquises par
l’habitude ?
Le mouvement du texte
Le mouvement du texte se détermine en deux moments :
1. « Ce n’est donc ni par (…) »
jusqu’à « (…) ce n’est pas l’usage qui nous les a donné. ». L’auteur
veut nous rappeler que ce n’est pas par l’effet de la nature, ni contrairement
à la nature, ni par les sens que nous
acquérons les vertus.
2.
« Quant aux vertus (…) »
jusqu’à « (…) que nous devenons juste, tempérant et courageux. ».
L’auteur
veut nous montrer comment acquérir les vertus à partir de l’exercice, comme
dans les arts et les métiers.
L’argumentation
L’auteur nous explique que nous ne devons pas chercher à
comprendre les vertus ni par l’effet de la nature, ni contrairement à la
nature, mais que nous les acquérons par l’habitude.
Commentaire
Commentaire proprement dit suivant les éléments articulés :
L’origine des vertus morales
Ce
n’est pas par un effet de la nature, que les vertus naissent en nous. Aristote
veut nous montrer que nous ne naissons ni vertueux ni vicieux. Nous accueillons
plutôt les vertus, d’abord par l’exercice comme il arrive également dans les
arts et les métiers. Les vertus sont des actes volontaires. Une action peut
être involontaire parce qu’elle est imposée par un agent extérieur qui exerce
une contrainte. Mais ceux qui agissent mal ignorent ce qu’ils devaient faire
mais il ne s’ensuit pas que leur action
soit pour cela involontaire. S’il dépend de nous d’accomplir des actions bonnes
ou des actions vertueuses, il est donc en autre pouvoir d’être intrinsèquement
vertueux ou vicieux et c’est donc à juste titre que le vice peut être blâmé.
Ce que nous devons exécuter après une étude préalable, nous l’apprenons par la pratique. Or tout ce qui nous est donné par la nature, nous n’obtenons d’elle que par des dispositions, des possibilités ; c’est à nous ensuite à les faire passer à l’acte.
Les vertus morales, produit de l’habitude
Aristote appelle les vertus éthiques, celles qui relèvent du
caractère ou des mœurs et qui sont relatives au plaisir et à la peine ; et
selon les principes qu’il a lui-même établis, c’est-à-dire en rapport avec les
passions et les actions, se contentant de justifier les vertus comme le juste
milieu. Précisant encore la notion de vertu morale, le philosophe y voit très
généralement une disposition à choisir le juste milieu, tandis que le vice tend
soit à l’excès, soit au défaut. L’éthique s’étend longuement beaucoup sur cette
doctrine beaucoup que ne le justifie son importance réelle dans le système
d’Aristote.
De plus, selon Aristote, l’éloignement des extrêmes régit plutôt nos dispositions (l’égalité d’humeur, la tempérance, le courage, etc.). Que les actions particulières dépendent de nos divers choix ; sauf peut-être dans le cas de la justice, le sage ne se laisse pas guider par la doctrine du juste milieu pour décider ce qui est bien en telle ou telle occasion.
Les vertus comme disposition
Les vertus ne peuvent pas être des passions, car on sait suffisamment que la colère ou la crainte ne peuvent pas être dites vertueuse. Les vertus ne peuvent non plus être une faculté, car une faculté peut se mettre au service du bien comme au service du mal, les vertus ne peuvent donc être que des dispositions. Mais toute disposition n’est pas vertu. Les vertus sont des dispositions résultant d’une délibération volontaire, car l’intelligence humaine peut être une véritable cause à côté de celles que nous voyons agir dans la nature. Pour que l’on puisse parler de vertu, il faut donc que celui qui agit soit dans une certaine disposition. Mais pour qu’une action soit bonne, il est nécessaire qu’on n’ait rien à lui enlever ni à lui ajouter ; ainsi tout homme averti fuit l’excès et le défaut, il cherche le juste milieu et le préfère, un juste milieu qui ne soit pas relatif à l’objet, mais qui soit relatif à nous.
Vertus morales, dispositions correctes du caractère
Les vertus dites morales, en ce sens qu’Aristote y voit essentiellement des dispositions correctes du caractère : ainsi la justice (un juste milieu entre l’injustice en excès et l’injustice en défaut), le courage (un juste milieu entre la peur et la témérité), la tempérance (un juste milieu entre le dérèglement et l’insensibilité) qui ne consiste pas dans la connaissance des principes appropriés, mais dans des attraits (ou dans des répulsions) qu’une éducation commencée dès le jeune âge a fait pénétrer dans les habitudes. Comme Aristote nous dit, c’est en jouant de la cithare qu’on devient citharède, c’est de même pour les vertus, c’est par la pratique des vertus qu’on devient vertueux. Partant de ces vertus dites cardinales, nous pouvons dire que ce sont des dispositions suivant lesquelles on est bien disposés avec ces vertus, la vie morale forme un tout cohérant, un ensemble intérieurement structuré.
Les vertus existant à l’intérieur de l’homme et qui se produit extérieurement
Comme le définit Aristote, les vertus sont des habitudes (de l’habitus),
c’est-à-dire des dispositions acquises et devenues stables, et, lorsqu’il
s’agit de la vie morale, ce sont donc ces dispositions de la volonté qui
tendent vers le juste milieu que l’on appelle vertus, donc des dispositions
constantes et fermes ayant un comme trait spécifique la bonté. Cette bonté
qualifie la performance maximale d’une puissance active, parfaite et
excellente. Les vertus font bon celui qui les possède et rendent son œuvre
bonne, elles permettent à l’homme de faire une œuvre parfaite et le rende
parfait lui-même. Ces vertus qui sont acquises par l’habitus opératif bon, ce
sont des vertus morales dont le fondement de l’acte morale est l’intention,
c’est-à-dire je geste purement intérieur par lequel le sujet se représente les
règlent de l’action avant de l’accomplir. Ainsi, les vertus sont capables de
progrès, dans la mesure où dans leur exercice, elles dépendent de la réflexion,
et par conséquent, du degré d’attention volontaire. On détermine les vertus
d’une chose par le maximum qu’elle peut produire.
Conclusion
Dans le Livre II, Chap. 1, n° 3 à 4, Aristote parle des vertus dites morales ou de caractère, car nous les perfectionnons par l’habitude grâce à l’acte. Par là, il faut comprendre que ce n’est pas la nature par laquelle nous acquérons les vertus, mais nous naissons avec des dispositions à les acquérir.
(Rédigé en collaboration[1] et publié le 6 décembre
2013)
[1] Rédigé en collaboration
par BIMENYIMANAPascal, BINDIGIRI Célestin, BIZIMANA Privat, BIZIMANA Silas et BIZIMUNGU
Vincent.
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