L'amour selon Phèdre
Introduction
Qu’est-ce
que l’Amour, ou Éros, selon Phèdre ? Éros est un dieu important qui mérite
l’admiration chez les dieux comme chez les hommes, pour de multiples raisons,
dont la moindre n’est pas son origine. Selon Phèdre, auparavant était le chaos, puis
la terre et Eros (Amour). L’Amour est le plus ancien des Dieux car on ne lui
connaît ni père ni mère, il est pour nous la source des biens et le plus grand,
car le principe qui doit inspirer les hommes qui cherchent à vivre comme il
faut, c’est l’Amour.
En effet, la honte est liée à l’action laide, la recherche de l’honneur est liée à la recherche de l’action belle. Sans cela, il n’y a ni cité, ni individu pour réaliser des grandes et belles choses. Or, si on formait une citée ou une armée avec des amants et leurs aimés, chacun rejetterait ce qui est laid et il aurait émulation dans la recherche de l’honneur. En plus, il n’y a rien de plus laid que d’être surpris par celui qui nous aime en train de faire le mal.
Ainsi Phèdre dit qu’Amour est le
plus ancien des Dieux, le plus vénérable, le plus auguste, le plus puissant
pour conduire les hommes à l’acquisition de la vertu et du bonheur, aussi bien
pendant leur vie qu’après leur mort.[1]
Les vertus inspirées par l’Amour selon Phèdre
L’amour inspire le courage et le dévouement, vertus qui sont récompensées par les Dieux, témoins Alceste qu’ils ont rendus à la vie, et Achille qu’ils ont placé dans le séjour des Bienheureux, tandis qu’Orphée qui n’eut pas le courage de mourir, en a été puni par les femmes de Thrace. L’histoire et surtout la mythologie démontrent que seuls consentent à mourir pour autrui, ceux qui aiment. Ainsi donc, Alceste qui accepta de périr à la place de son époux et à laquelle les dieux permirent de ressusciter. Quant à lui, incapable de nommer un seul bien qui surpasse celui d’avoir, dès la jeunesse, un amant de mérite, ou, pour un amant, d'avoir un bien-aimé qui mérite son amour. Car ce qui doit être pour l’homme un principe directeur de la vie entière quand il veut vivre une belle vie, rien n’est capable de le faire naître en nous, ni les relations de famille, ni les honneurs, ni la richesse, ni rien d’autres, non, rien d’aussi belle façon que l’Amour.
Il poursuit en disant le principe, quel est-il ? C’est qu’aux vilaines actions aille la honte et qu’à en faire de belles on mette son point d’honneur, car sans ce double sentiment, il n’est possible ni à un état, ni à un particulier, d’être ouvrier d’aucune grande et belle œuvre. Cela étant de tout homme qui aime, dit Phèdre, que s’il est surpris en train de commettre une action mauvaise (vilenie), ou d’en subir une de la part d’autrui faute d’avoir le courage de s’en défendre, ce ne sera pas d’avoir été vu, ni éventuellement par son père, ni par ses camarades, ni par personne d’autre qui lui causera une souffrance pareille à celle de l’avoir été selon ses Amours ! Et c’est la même chose encore que nous constatons pour l’aimé : devant son amant, il aura honte comme devant personne, toute les fois qu’il aura été vu par celui-là en train de commettre quelque vilaine action.
Cela n’est pas douteux, mourir
pour autrui, c’est en quoi servent ceux qui aiment et non pas seulement des
hommes, mais aussi des femmes. Or, « c’est même de quoi la fille de
Pélias, Alceste, fourni un témoignage, capable de justifier au Grec le langage
que Phèdre tient : elle, qui fut seule à accepter de mourir à la place de
son époux, alors que celui-ci avait encore son père et sa mère, bien au-dessus
desquelles la tendresse de cette femme s’élèvera assez haut, par la grâce de
l’amour, pour les faire apparaître, eux, étrangers réellement à leurs fils, et
n’ayant avec lui qu’un lieu du tout normal. Voilà qu’elle fut son acte, et
l’acte qu’elle avait accompli fut jugés non pas par les hommes seulement, mais
par les Dieux aussi tellement bon que, parmi ce grand nombre de personnages,
qui ont accompli de belles actions bien facile à compter, auxquels les dieux
ont accordé le privilège de faire revenir et remonter leur âme de chez
Hadès ; tandis qu’ils ont, remplis d’admiration par l’acte de cette femme,
fait au contraire remonter son âme, preuve que les dieux honorent aux plus haut
coin le dévouement et la vertu qui ont amour pour mobile![2]
Dialogue de Phèdre et Socrate à propos de l'Amour
Phèdre a écouté le discours de
Lysias sur l'amour dont il détient une copie, ce qui suscite la curiosité de
Socrate. Lysias affirme que dans une relation pédérastique (homosexuel), un
garçon doit donner ses faveurs à un vieil homme qui n'est pas dans l'amour
plutôt qu'à celui qui est dans l'amour. L'amant, selon Lysias, est fou et en
tant que tel est porté par des tendances malsaines, mauvaise pour le garçon. Le
non-aimant, au contraire, offrira au garçon une amitié stable et une
transmission de ses connaissances. Cependant, Socrate ne partage pas
l'admiration de Phèdre sur son discours.
Dialogue de Phèdre et Agathon sur l’amour
Phèdre dans son discours veille à
ce que soit prononcé l’éloge en l’honneur d’Eros. Parmi les Dieux qui sont
heureux dit-il, « Eros est le plus heureux, car il est le plus beau et le
meilleur. Il est le plus beau car tel est sa nature »[3].
De sa constitution harmonieuse, sa grâce donne un indice important, cette grâce
qu’Eros possède au suprême degré, comme on s’entend à le reconnaître, car,
entre le manque de grâce et l’Amour, l’antagonisme est incessant.
Concernant la vertu d’Eros, Il ne
commet ni ne subit d’injustice ; s’il lui arrive de subir quelque chose,
il ne subit rien sous l’effet de la violence, car la violence n’atteint pas
Eros. En plus de la justice, Eros a en
partage la modération la plus grande. On est d’accord pour dire que la
modération réside dans le fait de dominer plaisirs et désirs. Puisque Eros
domine les plaisirs et les désirs inférieurs, il est au suprême degré
tempérant. Celui qui domine celui qui est plus courageux que les autres,
celui-là est le plus courageux de tous.
Conclusion
Pour résumer le discours de Phèdre, disons que Platon nous apprend que les amants par l'Amour, se rapprochent du divin vers l'éternel, vers la vérité.[4]
BIBLIOGRAPHIE
Platon, Œuvres Complètes, dir. Luc BRISSON, Flammarion, Paris 2008
Platon, Œuvres Complètes, Gallimard, Paris 1950
Http://www.la-philosophie.com/Phèdre-Platon,
le 23 janvier 2014
(Redigé en collaboration[5] et publié le 29 janvier 2014)
[1]Platon, Œuvres Complètes,
Gallimard, Paris 1950, p. 701
[2] Platon, Op. Cit., p. 702
[3] Platon, Œuvres Complètes,
dir. Luc BRISSON, Flammarion, Paris 2008, p. 127
[4] Http://www.la-philosophie.com/Phèdre-Platon, le 23 janvier 2014.
[5] Redigé
en collaboration par BIMENYIMANA Pascal, BINDIGIRI Célestin, BIZIMANA Privat, BIZIMANA
Silas, BIZIMUNGU Vincent, BIZINDAVYI Egide, BIZOZA Théogène, BUGEGENE Philbert,
HAKIZIMANA Charles et HAKIZIMANA Valentin.
0 Comentarios